Contrairement aux prestigieux passages et galeries des beaux quartiers, le passage Brady se situe au cœur d’un quartier plus populaire. Il est construit en 1828 sous l’initiative du commerçant Brady. Son projet ambitieux prévoit alors d’en faire un des passages couverts les plus étendus de Paris, allant du Faubourg-Saint-Denis à la rue du Faubourg-Saint-Martin, et abritant cent treize magasins avec des logements à l’étage. Cependant, d’anciennes habitations devant être conservées, le tracé n’a pu être respecté. Pour compenser cette irrégularité, une élégante rotonde est construite au point de déviation. La partie située à l’est n’a jamais été couverte.
En 1954, le percement du boulevard de Strasbourg le sectionne en deux et fait disparaître sa partie centrale et sa rotonde. L’entrée de la partie à ciel ouvert, côté boulevard Saint-Denis, n’a été que partiellement reconstruite, si bien que le passage s’ouvre directement sur la rue et s’apparente davantage à une ruelle.
Dans les années 50, il est chanté par Yves Montand :
"Quand j'ai une gosse à bécotter, l'passage Brady est très utile c'est chaud l'hiver, c'est frais l'été, c'est calme et c'est tranquille" (Les grands boulevards).
Depuis les années 70, le passage Brady est principalement animé par les communautés indiennes et pakistanaises qui y tiennent restaurants et autres commerces.
|